Spectacle de danse « Cold blood » au théâtre de Cornouaille pour la 3ème4 et Mme Rabot.

Mme Rabot et la classe de 3ème4 ont assisté à cette représentation au théâtre de Cornouaille le mercredi 1 mars 2017 dans le cadre du parcours du jeune spectateur. Découvrez également l’article du télégramme du 2 mars 2017.

Voici ce qui est dit sur le site du Théâtre de Cornouaille : La photographie qui illustre cet article est de Julien Lambert.

Michèle Anne De Mey / Jaco Van Dormael / Collectif Kiss & Cry

Quelle est la dernière image que l’on voit quand on s’en va ? Se promener dans l’au-delà et revenir pour le raconter, c’est ce que nous fait vivre ce spectacle éblouissant, à mi-chemin entre cinéma, danse et théâtre de doigts… Entre tragédie et comédie, se déplient sous nos yeux des histoires tendres et drôles du « moment où »…

Soit un film, qui se tourne et se projette simultanément, à partir de la création in vivo d’un nanomonde, où de simples mains deviennent des personnages dansants au beau milieu de paysages miniatures. Conçu sur le même principe artistique, le précédent spectacle de la chorégraphe Michèle Anne De Mey et du cinéaste Jaco Van Dormael, Kiss & Cry, a fait le tour du monde. Ce nouvel opus est en passe de suivre le même chemin.

Ici, ou plutôt là-bas dans l’au-delà, ce sont les doigts qui dansent, au milieu de paysages mouvants et de décors-maquettes surgissant à mesure du récit imaginé par Thomas Gunzig. Une voix douce prévient d’emblée : « Vous allez vivre sept morts, les morts c’est comme les vies, il n’y en a pas deux pareilles. » Rien de triste, pourtant, dans cette promesse. Car les images que créent à vue les deux complices, dans un savant mélange de technologie pointue et de bricolage poétique, évoquent plutôt la vie, l’amour, et ces sensations fragiles dont le souvenir illumine les derniers instants de l’héroïne. Dans ce nano-monde onirique, tout est plus vrai que nature : un crash d’avion, une forêt surgissant du brouillard, un voyage dans les étoiles… Morcelé, décomposé ou transformé, le corps participe lui aussi à ces jeux d’optique pour des moments de grâce et de danse pure, dont un stupéfiant Boléro de Ravel dansé… du bout des doigts !


Dans la presse : © Le Télégramme du 02-03-2017

Cold Blood. Voyage au bout de la mort

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L’équipe a été ovationnée, mardi soir, lors de la première représentation.

Pour deux soirées, la scène du Théâtre de Cornouaille a été transformée en plateau de tournage. Entièrement vêtus de noir, caméraman, preneur de son, techniciens et comédiens du collectif Kiss & Cry s’activent pour mettre en image ce rêve éveillé, cette expérience hypnotique qu’ils proposent de faire vivre aux spectateurs : sept morts inattendues et les dernières images qui remontent à la surface quand la vie bascule sans prévenir.

Délicieux voyage morbide

Une voix off distillant le texte drôle et décalé de Thomas Günding nous accompagne dans ce délicieux voyage morbide auquel la « Nano danse » (danse avec le bout des doigts), inventée par la chorégraphe Michèle Anne de Mey vient apporter son côté onirique et poétique. En digne héritière de Mélies, l’équipe artistique tourne en direct les images, multipliant les effets de fumée ou d’ondes circulaires à la surface de l’eau et en jouant avec les échelles. Celle de nanomondes constitués par les maquettes, des comédiens ou des mains qui figurent les personnages. On découvre ainsi sur grand écran le fruit de cette imagination débridée et d’un cinéma qui repousse toujours plus loin les limites entre fiction et réalité, nous faisant voyager dans l’espace ou sur un lac glacé. Le numéro de claquettes exécuté par un couple de mains, un duo dans la plus pure tradition des comédies américaines en noir et blanc, est une pure merveille. Tout comme ce fiévreux Boléro de Ravel interprété de main de maître. Les spectateurs qui font constamment des allers-retours entre la scène et les coulisses se font complices de cette magie du cinéma qui s’opère sous leurs yeux. C’est avec beaucoup de plaisir, qu’ils s’abandonnent à cette opportunité de toucher du doigt la mort tout en savourant le bonheur d’être encore bien vivant.

Delphine Tanguy