Une classe de 3e assiste à « Master » au collège la Tour d’Auvergne

Dans le cadre du parcours du jeune spectateur mis en place par Mme Périn avec le Théâtre de Cornouaille, la classe de 3è6, accompagnée par M. Aubonnet et Mme Le Bras, a assisté à une représentation de « Master » au collège la Tour d’Auvergne.

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Le Télégramme - 30 novembre 2016

Collège La Tour-d’Auvergne. Le théâtre slamé entre en classe

« Master » est joué cette semaine dans plusieurs établissements scolaires, dans le cadre des actions de sensibilisation menées par le Théâtre de Cornouaille.

Le théâtre slamé a fait son entrée dans les salles de classe avec « Master  », une pièce qui revient sur les origines du hip-hop en France et donne lieu à une jubilatoire joute verbale entre prof et élève.

La surprise n’a pas été totale pour les élèves de 3e qui ont été invités, hier matin, à suivre un cours de rap, matière enseignée au collège dans le futur proche imaginé par l’auteur David Lescot et mis en scène par Jean-Pierre Baro. Néanmoins, ils ont été un peu déstabilisés par ce « M.Master  », au look de rockeur, interprété par le comédien Rodolphe Blanchet qui menaçait d’interroger l’un d’entre eux sur les origines du mouvement hip-hop en France. Et un ouf de soulagement a traversé silencieusement la classe quand Amine, joué par Amine Adjina, a été désigné pour aller au tableau. Un examen oral auquel il va se prêter avec mauvaise grâce et qui va tourner à l’affrontement entre le prof, un brin autoritaire, et son élève qui, poussé dans ses retranchements, va aller jusqu’au clash.

L’occasion de belles joutes verbales où chacun va asséner à l’autre, par rimes interposées, ses quatre vérités. Une jeunesse difficile Les deux protagonistes, n’hésitant pas à occuper l’espace confiné de la classe, prennent à partie les élèves de ce qui se joue devant leurs yeux. Deux générations s’opposent pour écrire l’histoire du rap en France et d’un mouvement hip-hop «  qui a connu une jeunesse difficile comme toutes les jeunesses  ». Le titre «  Chagrin d’amour » est exhibé comme le premier rap français, un courant musical « né et mort dans les médias avant de renaître dans les cités ». Un 45 tours d’Annie Cordy est brandi pour attester de la présence d’un morceau de smurf sur la face B de « Choubidou  ».

Et l’enseignant n’oublie pas de répéter que « si on veut comprendre le présent, il faut regarder en arrière ». Dans ce théâtre slamé et rappé avec talent par les deux comédiens, la langue française déploie ses belles sonorités aux oreilles d’adolescents pour qui le rap fait partie, plus qu’avant, de la culture musicale. « On a rencontré l’auteur David Lescot dans un atelier d’écriture à l’école d’acteurs à Cannes où on était tous les deux. C’est aussi un musicien et il aime le rap », a précisé Rodolphe Blanchet à propos de la pièce, une commande du Théâtre de Sartrouville. « Le texte a été écrit un peu pour nous. C’est quelque chose de précieux. Et puis, ce qui est particulier dans ce spectacle, c’est que la scène et la salle sont dans le même espace. Vous faites aussi partie du spectacle », a par ailleurs indiqué Amine. Ce qui rend ainsi chaque représentation unique et évite au duo toute lassitude alors que « Master  » tourne depuis maintenant deux ans, un peu partout en France.

Au collège La Tour-d’Auvergne, la représentation faisait suite à une journée d’atelier animé par Rodolphe Blanchet qui a fait appréhender aux élèves la mise en voix et en espace du travail d’écriture mené en amont sur le thème du souvenir.

© Le Télégramme

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